mercredi 6 juillet 2011

"Prolétaquoi ?"

Sur la classe et le sens du mot «prolétariat».

"Est prolétaire celui ou celle qui n'a aucun pouvoir
sur l'emploi de sa vie, et qui le sait"
définition de Mai 1968

Prol ou Prolo est l'abréviation de «prolétaires». Le mot a au départ été utilisé par Karl Marx, puis beaucoup d'autres après lui -pas nécessairement marxistes d'ailleurs-, dont les anarchistes, pour décrire les membres de la classe dominée dans le capitalisme.

La société est donc hiérarchisée, et divisée en classes. Au delà de cette division, d'autres dominations structurent la société.
Divisions hétéro-patriarcale, sexiste, raciste, etc :
où le travail, les droits, et le pouvoir sont répartis différements selon la catégorie de "genre" ou de "race" dans laquelle on se trouve, comme en fonction de la classe dans laquelle on se trouve.

Domination des hommes sur les femmes, et des blancs sur les non-blancs, papiers et sans-papiers. Les ségrégations sont multiples et se "répondent". Les questions restent :
Qui possède le pouvoir ou les moyens de production ? Qui ne possède rien ? Pourquoi ?

Nous sommes, dans cette société, ceux et celles qui ne possèdent pas de propriété ou d'entreprise de laquelle nous puissions extraire un profit, une plus-value. Nous sommes donc forcé-e-s de vendre notre temps et notre énergie pour un patron - nous sommes obligé-e-s de travailler : au sens où si l'on ne veut pas travailler -en tant que prolos- on doit gruger les règles, et enfreindre la loi : de la plus petite réappropriation individuelle à la grève générale expropriatrice, du petit coulage quotidien à l'insurrection, du chapardage à la révolution.

Notre travail est la base de cette société.

Nous ne sommes pas une catégorie sociologique. Le travail, et la société qui prospère grâce à lui, sont aliénants et misérables pour nous. Nous sommes constamment en lutte contre nos conditions d'existence. Le simple fait de se mouvoir pour nos propres intérêts nous jette irrémédiablement dans le conflit avec les patrons, les bureaucrates, les propriétaires, la police et les politiciens de toutes sortes. Ces luttes quotidiennes sont le point de départ pour la destruction du capitalisme. Nous ne sommes pas simplement la "classe ouvrière", nous sommes la classe qui travaille et lutte pour en finir avec le travail et la classe, et la société sur laquelle ils reposent.

L'expérience de ceux et celles qui sont obligé-e-s de travailler, et qui luttent contre la société basée sur le travail, crée certains types d'idées et de pratiques. Quand nous sommes activement en lutte pour nos propres intérêts, ces idées se solidifient en subversion, l'anti-capitalisme est mis en perspectives.

Cela a parfois été appelé «communisme» ou «anarchisme». Nous n'avons pas besoin de chapelles politiques pour nous apporter ces idées, mais nous avons besoin de réfléchir à la manière dont nous devons nous battre pour nous-mêmes, et par nous-même :

Comment nous auto-organiser pour en finir avec ce monde, et construire une société émancipée, sans dominations, sans capitalisme, ni Etat.

Librement inspiré de
"prole.info - Proletariwhat ?"
- Le Cri Du Dodo

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